Taille manuelle

Un savoir-faire singulier

Comme il était d’usage avant la Révolution industrielle, nous travaillons le bois quand il est encore vert, c’est-à-dire fraîchement abattu. Alors tendre, il se laisse plus facilement entaillé par les outils manuels. Nous sélectionnons les arbres sur pied : leur hauteur, diamètre et courbure sont autant de caractéristiques qui nous permettent de les choisir selon leur place dans nos charpentes. En les équarrissant à la hache, nous suivons le fil du bois et ainsi la forme de l’arbre.

Un premier débit est réalisé à l’aide d’une grande cognée, hache au long manche utilisée debout sur la grume ; il permet le retrait d’un maximum de matière. La finition de la face se fait ensuite à la doloire, autre hache – fréquemment – à simple biseau, dont le manche désaxé offre une protection des mains aux éraflures contre le bois. Lorsque leur usage est pertinent, nous utilisons des machines-outils, mais nous taillons également nos assemblages avec ciseau, hache, herminette, rabot et bisaigüe.

Outre l’élégance des pièces de bois courbes et la teinte franche du bois vert, l’équarrissage à la hache présente nombre d’avantages :

  • l’emploi de bois autrement destiné au chauffage, car non valorisable par une scierie ;
  • la résistance accrue des pièces dont le fil n’est pas tranché ;
  • l’harmonisation avec l’existant lors des restaurations de bâtis anciens ;
  • l’utilisation modérée de machines et donc d’énergie ;
  • une perte de matière réduite par l’optimisation des sections dans chaque grume
  • le recyclage des « claps » débités à la cognée en « bûches » dans nos cheminées !